Elections sexuelles?

Devant les grandes foules qui se sont effectivement déplacées aux deux tours de ces élections, et qui ont fait parler d'une participation exceptionnelle et dire que le président avait été élu avec l'adhésion active de ses électeurs, je me demande si finalement ce qui les a remuées, ces foules, à la différence des dernières élections, ce n'est pas un surinvestissement sexuel de la politique, stimulé par l'âge des candidats principaux et la présence d'une femme jeune assumant toute sa "féminitude" parmi les deux finalistes appréhendés (ou propulsés?) depuis le début des sondages.

Situation dont les médias n'ont pas manqué de faire leurs choux gras, au besoin en y ajoutant un peu de sauce, l'affaire étant d'autant plus lucrative qu'elle fut "sexy", quel que soit par ailleurs l'attrait réel de tel ou tel candidat ou candidate, beaucoup plus sexy en tout cas qu'un Chirac/Lepen/Jospin de 2002.

Alors voilà, finalement, plus d'"ébats" fantasmés dans les têtes (sur les couples Nicolas et Cécilia, Ségolène et François) que de "débats" raisonnés sur les écrans.
Jusqu'au rapprochement de la Dame par le troisième larron, Bayrou, qui osa, à la barbe (bien rasée, à force d'y penser) de Sarkozy, lui voler la vedette quelques jours après le premier tour.

Du sexe, du bien et du mal, du mâle et de la femelle, du diable et du sauveur, malgré les grands rassemblements aux accents évangéliques et les analogies savamment entretenues par les candidats eux-mêmes et leurs conseillers, avec la "madone" virginale souvent vêtue de blanc, celui prétendument diabolisé qui tend à s'autoproclamer messie salvateur et le troisième, dans le Jardin d'Eden pré-élyséen, qui n'a cessé d'afficher sa ferme intention de séparer le "Bien" du "Mal" en annonçant son ambition d'occuper le "Milieu" du champ politique, renvoyant la droite et la gauche dos à dos du haut d'un arbitrage quasi moral.