Si c'est oui, c'est oui.

Un article, aujourd'hui, pour exprimer un léger, très léger énervement que je sens me parcourir à chaque fois que je réalise comment un mot simple, si clair de ces trois voyelles qui amènerait la bouche qui le prononce, par le positionnement des lèvres, vers l'esquisse d'un sourire, comment ce mot bref et précis, "oui", est soigneusement évité dans les lieux les plus en vue de la parole publique. On cherche, semble-t-il, à lui préférer des synonymes tellement plus lourds et opaques que sont les "absolument",  "tout  à fait", "affirmatif", "exactement", "c'est cela", comme si le "oui" était au fond trop rustique, trop facile, trop vrai. Pourtant, pourquoi chercher des complications inutiles, si la réponse est évidente, et ne pas, en face d'une question dont on connaîtrait sans hésitation la réponse - pour une fois!- se payer le luxe de le dire, sans détour: Oui.

Je reviendrais un de ces jours pour m'étendre sur un autre mot que le conditionnement  "ventes et marketing" est en train de chasser de la langue. "Problème", mais chasser le naturel il revient au galop, hélas pas sous la forme de mots, mais de maux...